Depuis 2022, le Projet de Territoire Garon’Amont (PTGAProjet de territoire Garon’Amont.) a mis en place un observatoire thermique sur son territoire. Cet observatoire a pour objectif :
- De regrouper l’ensemble des données relatives à la température des cours d’eau de son périmètre pour les analyser, avec une double approche milieux aquatiques et eau potable ;
- Mieux appréhender les effets du changement climatique.
Rappel
Les températures de l’eau élevées peuvent avoir des impacts sur les écosystèmes aquatiques, notamment si elles se répètent ou se prolongent dans le temps. Ce paramètre est également très important pour la fabrication d’eau potable.
En 2024, l’observatoire thermique entame sa troisième année opérationnelle. Pour consulter le bilan de l’année 2023, rendez-vous ici.
Un bilan 2023 qui s’inscrit dans la continuité de l’année 2022, avec des températures de l’air mensuelles supérieures aux moyennes de références
La température de l’eau des cours d’eau est étroitement liée à la température de l’air. Entre le mois de mars et le mois de décembre 2023, les moyennes mensuelles de température de l’air ont dépassé les moyennes enregistrées entre 2000 et 2021. On note tout de même un record significatif pour le mois d’août 2023 (le 23 et 24 août à Toulouse-Blagnac) et pour le mois de septembre 2023 (mois le plus chaud jamais observé sur les stations météo de Toulouse et de Cazères-Palaminy). Sur l’amont du territoire, les températures moyennes de l’air ont dépassé celles de 2022, sur la période juillet-septembre.
Des données à corréler aux records de température de l’eau
La période caniculaire d’août 2023 a fait grandement augmenter la température de l’eau avec des températures records sur plusieurs stations de la Garonne en amont de Toulouse et de la Pique. Les températures de l’eau des 30 jours consécutifs les plus chauds de 2023 ont été inférieures à celles de 2022 sur la plupart des stations, mais sont restées significativement au-dessus des moyennes historiques. Les stations de la Pique et de l’amont de la Garonne ont été très proches, voire légèrement au-dessus, des records de 2022.
Les données de température de l’eau à Toulouse montrent une tendance significative à la hausse des températures moyenne de la Garonne sur la période de juillet à septembre. La hausse des températures de l’air, sous l’effet des dérèglements climatiques, entraîne une tendance à la hausse structurelle des températures de l’eau. Des températures de l’eau très élevées, comme celles mesurées en 2023 et en 2022, seront amenées à se produire plus fréquemment dans le futur.
Idée reçue
La Garonne ne peut être refroidie par un lâché d’eau de soutien d’étiageLâcher d’eau depuis les retenues, afin d’assurer au cours d’eau concerné un débit minimal. Le soutien d’étiage est réalisé dans le but de maintenir une certaine qualité écologique du cours d’eau ou encore de permettre la poursuite de prélèvements (pour en savoir plus sur le soutien d’étiageLâcher d’eau depuis les retenues, afin d’assurer au cours d’eau concerné un débit minimal. Le soutien d’étiage est réalisé dans le but de maintenir une certaine qualité écologique du cours d’eau ou encore de permettre la poursuite de prélèvements, rendez-vous ici). En effet, le facteur prédominant reste la température de l’air. Le débit n’a qu’une influence secondaire sur la température de l’eau. Ainsi, une température plus élevée de l’eau devient un des principaux facteurs limitants du bon fonctionnement des milieux aquatiques dans les années à venir. Le suivi et l’analyse de ces données est nécessaires au pilotage de l’action publique.
Un réseau de sondes thermique pour renforcer le suivi en temps réel de la température à l’échelle du bassin Garon’Amont
Outre l’analyse des données disponibles présentée, l’ambition du PTGAProjet de territoire Garon’Amont. est d’améliorer la connaissance et le suivi de la température grâce au déploiement d’un réseau de suivi de la température en temps réel. En collaboration avec la DREALDirection régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Bassin et le Laboratoire Départementale Eau Air Vétérinaire de la Haute-Garonne, le Conseil départemental a équipé 10 stations hydrométriquesInstallation permettant le suivi du débit des cours d’eau du bassin de sondes de température, au cours du printemps 2024 :
- La Louge à Muret ;
- Le Lez à Engomer ;
- Le Ger à Aspet ;
- Le Touch à Plaisance ;
- La Noue à Laffitte-T. ;
- Le Salat à Roquefort ;
- L’Arize à Rieux-V. ;
- Le Volp à Montberaud ;
- La Garonne à Valentine ;
- La Garonne au Bazacle (Toulouse hors périmètre Garon’Amont).
Cette démarche devrait se poursuivre avec l’équipement de deux nouvelles stations cet automne.
Info pratique
Les acteurs de l’eau ont désormais la possibilité de suivre quotidiennement la température moyenne du cours d’eau via la plateforme E-tiage, développé par le SMEAGSyndicat mixte d’études et d’aménagement de la Garonne .
De nouvelles données permettant la prévision de la température de l’eau
Durant l’été 2023, une première expérimentation de prévision des températures de l’eau a été effectuée en temps réel, sur le territoire de Toulouse-Bazacle. Cette expérimentation a été réalisée à l’aide d’un modèle basé sur les prévisions de température de l’air de Météo-France, et les prévisions de débits effectuées dans le cadre du soutien d’étiageLâcher d’eau depuis les retenues, afin d’assurer au cours d’eau concerné un débit minimal. Le soutien d’étiage est réalisé dans le but de maintenir une certaine qualité écologique du cours d’eau ou encore de permettre la poursuite de prélèvements de la Garonne.
Cette première expérimentation a permis d’affiner la sélection des paramètres pris en compte dans la modélisation. Un nouveau modèle de prévision de température de l’eau au Bazacle est d’ores et déjà mis en œuvre, pouvant permettre d’obtenir des prévisions en continu et jusqu’à +8 jours. Ce modèle est complété par un modèle de prévision de température de l’eau de la Garonne Valentine (Saint-Gaudens).
Ces modèles présentes cependant des limites. Les prévisions de températures de l’eau doivent être abordées comme une tendance plus que des valeurs précises. Malgré les incertitudes, ces prévisions pourraient, à terme, intégrer la palette d’indicateurs utilisés par les gestionnaires et décideurs en période d’étiageMoment de l’année où un cours d’eau atteint son débit minimal. Les étiages peuvent être rendus plus sévères par la sécheresse ou les prélèvements d’eau, par exemple, ou encore rendus plus précoces du fait du changement climatique.
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