Foire aux questions

Pour assurer une gestion durable de l’eau en Garonne Amont répondant à l’urgence climatique, le Conseil départemental de Haute-Garonne et ses partenaires institutionnels ont choisi la voie du Projet de territoire pour la gestion de l’eau. Cette démarche définie par l’État dans une circulaire consiste à engager une concertation avec les différents acteurs du monde de l’eau (collectivité, usagers, représentant des entreprises, associations, service de l’Etat) pour définir de façon collective des actions permettant de résoudre un déficit en eau à l’échelle d’un bassin versant. La réflexion doit envisager tous les leviers d’actions disponibles tant en ce qui concerne la sobriété des usages (diminution de la demande) que l’amélioration de sa disponibilité (augmentation de l’offre). Elle s’appuie sur un état des lieux partagé et comprend une dimension prospective pour prendre en compte l’impact du changement climatique.

Considérant que la préservation de la ressource en eau est l’affaire de tou.te.s., le Conseil départemental de la Haute-Garonne et ses partenaires ont souhaité élargir le champ de la concertation au-delà des acteurs du monde de l’eau en mobilisant les habitants du territoire.

Tout le monde est intimement concerné par les questions autour de l’eau. Chacun à son avis, fondé sur ses propres représentations, sans forcément considérer la problématique dans toute sa complexité. Au niveau des usagers, les positions sont parfois très tranchées. En effet, à l’échelle des bassins versants, les usages sont fortement imbriqués et l’évolution d’une activité en rivière peut parfois remettre en cause une autre activité et c’est à cette occasion que l’on peut observer des conflits d’usage, notamment en ce qui concerne le partage de la ressource en eau. Ces conflits d’usage risquent fort de s’exacerber durant les futures décennies du fait des conséquences du changement climatique. Il est donc primordial d’organiser un échange entre les parties prenantes pour permettre de partager les constats, de confronter les points de vue et préoccupations, et de mettre en perspectives les enjeux.
Voici pourquoi le Projet de Territoire Garon’Amont a une exigence forte en matière de concertation.

Les usages de l’eau sur le bassin Garonne Amont sont très divers et entraînent des effets variés sur la ressource.

Une première catégorie d’usages impactant sont les usages préleveurs ; d’après les chiffres de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, c’est l’irrigation qui représente la majeure partie de l’eau consommée.

Il est important de noter que les prélèvements pour l’irrigation sont d’autant plus impactants qu’ils sont essentiellement réalisés durant l’été, période où les débits des cours d’eau sont les plus faibles. Ainsi de la mi-juin à la mi-septembre entre 85 et 90 % de l’eau qui est consommée sur le périmètre Garon’Amont correspond à un usage irrigation.

Une deuxième catégorie d’usage correspond à la production hydro-électrique. Plus de 200 centrales hydro-électriques, appartenant à des particuliers ou à de grandes entreprises, sont recensées sur le bassin Garon’Amont. Ces installations jouent un rôle prépondérant, bien au-delà du périmètre Garon’Amont, pour fournir de l’énergie renouvelable et facilement modulable. Par contre, les barrages associés aux centrales hydro-électrique ont des conséquences fortes sur les cours d’eau sur la vie des rivières, en modifiant le régime des écoulements, bloquant le transport des sédiments et la circulation des poissons.

Les usages qui rejettent dans les cours d’eau constituent une troisième catégorie. Sur le périmètre Garon’Amont, il s’agit principalement des stations d’épurations et de quelques industries (notamment les papeteries), avec des impacts sur la qualité des cours d’eau.

A noter que ces trois premières catégories d’usages sont encadrées réglementairement et étroitement contrôlées.

La quatrième catégorie d’usages autour de la rivière possède une dimension récréative : pêches, sports d’eau vives, baignades, randonnées, observations naturalistes… Loin d’être négligeables, ce type d’activités est peu impactante pour les cours d’eau.

Pour plus d’information sur les usages, voir la partie 3 de l’Atlas Garon’Amont.

Le changement climatique est bien à l’œuvre sur le bassin amont de la Garonne et la situation de la ressource en eau se dégrade. En été et au début de l’automne, les étiages peuvent être rendus plus sévères par la sécheresse ou encore rendus plus précoces du fait d’une fonte plus rapide du manteau neigeux. Sur les 30 dernières années, il a manqué au moins 13 millions de m³ une année sur 5, pour répondre aux différents usages et aux besoins des milieux. Cette tendance est appelée à s’aggraver : si les diverses projections réalisées par les scientifiques à l’horizon 2050 peuvent varier en fonction des scénarios, toutes concluent à une nette augmentation des températures (et donc de l’évapotranspiration) et une baisse importante des débits des cours d’eau en période d’étiage.
Étude Garone’Amont 2050.

Au cœur des rubriques consacrées aux actions, les en-têtes « Les dernières avancées » vous détailleront l’état d’avancement les plus récent. Pour chaque action, vous pourrez également consulter les indicateurs d’avancées et les chiffres clés. Enfin, sur la page « plan d’actions » vous pouvez visualiser le bilan du nombre d’actions lancées et de celles qui sont encore en attente.

Un dialogue citoyen entamé en 2019 a permis de recueillir les attentes citoyennes s’agissant de la préservation de la ressource en eau à l’heure du changement climatique. 130 recommandations ont notamment été formulées par un panel de 30 habitants du territoire.

Ces recommandations ont été traduites en 32 fiches-actions, qui constituent le programme d’actions du projet de territoire. Ce travail a été réalisé en concertation avec les acteurs du territoire, et suivi par une garante de la Commission Nationale du Débat Public. La démarche a été approuvé par le Préfet de la Haute-Garonne en mars 2021. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la page « La genèse du projet »

Le projet Garonne Amont est piloté par le Conseil départemental de la Haute-Garonne, maître d’ouvrage du projet (délibération du 17/12/2017). Il est accompagné de plusieurs partenaires institutionnels, rassemblés dans un comité de pilotage constitué des conseils départementaux de l’Ariège, du Gers et des Hautes-Pyrénées, de la Région Occitanie, du SAGE Vallée de la Garonne, ainsi que de l’État et de l’Agence de l’eau Adour-Garonne. Deux autres institutions sont également associées à ces réflexions : Toulouse Métropole et la Confédération hydrographique de l’Ebre (Espagne).

Action par action, la mise en œuvre opérationnelle peut être portée par différents acteurs : RESEAU 31, BRGM, SMEAG, collectivité ayant la compétence GEMAPI… Chaque action fait l’objet d’un groupe de travail dédié, qui permet une association large des acteurs et la poursuite d’une dynamique collective dans la phase de mise en œuvre.