Diagnostics agro-écologique des exploitations : une première campagne réussie et riche d’enseignements

Sonde capacitive

La campagne de diagnostics menée dans le cadre de l’action A.3.2 du PTGA s’est terminée en début d’année 2025. Ce travail a été réalisé grâce à un partenariat étroit entre le Conseil départemental de la Haute-Garonne et la Chambre d’Agriculture avec le soutien financier de l’Agence de l’Eau. 

Au total 105 irrigants en grandes cultures ont bénéficié d’un diagnostic personnalisé visant à promouvoir des pratiques agro-écologiques plus résilientes. Cette démarche a permis de couvrir 45 % des irrigants du périmètre Garon’Amont et 75 % des volumes d’eau consommés en 2022 sur le territoire. L’intérêt de cette action est d’autant plus important qu’elle s’inscrit dans un temps long, grâce notamment au suivi trisannuel réalisé sur ces 105 exploitations par les technicien(ne)s ayant assuré les diagnostics. 

Le Conseil départemental et la Chambre d’Agriculture remercient tout particulièrement les agriculteurs qui ont participé à cette phase de diagnostic, qui permet d’avoir aujourd’hui une base solide d’analyse des différents paramètres.  

Cette campagne de diagnostics a permis en premier lieu de mieux connaître le profil des exploitations irrigantes sur le périmètre de Garon’Amont. En effet, chaque exploitation a été diagnostiquée sur la base de 58 indicateurs répartis en 3 thématiques : indicateurs socio-économiques, fragilité par rapport à la ressource en eau, performance environnementale, technique et agronomique. Un rapport rédigé conjointement par la Chambre d’Agriculture et le Conseil départemental présente les principaux enseignements issus de cette campagne de diagnostics. 

Il apparaît notamment qu’il existe une marge de progression pour la mise en place de pratiques favorisant la rétention en eau des sols. En effet, les conditions pédoclimatiques sont souvent présentées comme un frein à l’évolution des pratiques agricoles. Pourtant, la coexistence de pratiques agricoles très diverses sur des zones géographiques similaires semble remettre en question cette idée. 

Les pratiques agroécologiques telles que la réalisation de rotations plus diversifiées sur la sole irrigable et la diminution de la profondeur de travail du sol, restent à travailler sur une part importante des exploitations. La mise en place de couverts végétaux sur les intercultures longues s’est quant à elle bien développée, notamment en raison d’obligations réglementaires. La majorité des exploitations (82%) met au moins une pratique de ce type en place. 

Concernant la gestion de l’irrigation, les diagnostics ont révélé qu’environ la moitié de la SAU irriguée utilise du matériel ancien. Malgré cela, les performances restent satisfaisantes grâce à de bonnes pratiques d’entretien et de réglage, ainsi qu’à la généralisation de dispositifs d’économie d’eau sur les enrouleurs et pivots.  

L’optimisation de l’irrigation repose principalement sur le suivi du bulletin irrigation et l’expertise de terrain. En revanche, les outils d’aide à la décision, (tels que les capteurs météo, les sondes ou les bilans hydriques) restent peu utilisés. 

Enfin, il est intéressant de noter que la plupart des irrigants mettent en place des stratégies de précocification des dates de semis pour leurs cultures de printemps. Cela permet de décaler les stades clés de développement de ces cultures plus tôt dans le printemps et l’été, et ainsi de limiter le stress hydrique des cultures et les impacts des prélèvements (ainsi que les éventuelles restrictions d’eau) au moment des plus bas débits.  

Cet état des lieux permet d’identifier les marges de progression en matière de gestion de l’irrigation et de mise en place de pratiques agroécologiques. Ces enseignements orientent de manière pertinente la phase de conseil, qu’elle soit collective ou individualisée. Ces nouvelles connaissances n’ont pas été intégrées dans l’actualisation de l’observatoire des économies d’eau agricole (action A.3.1) finalisée cet été mais elles le seront dans l’actualisation à paraître en 2026. 

Sonde capacitive, outil d’aide à la décision sous un pivot d’irrigation 

Action portée par :
Haute-Garonne - Agir pour vous   Chambre d'Agriculture Haute-Garonne

Avec le soutien financier de :

 Eau Grand Sud-Ouest