Vue d’ensemble

Bilan de l’étiage 2020

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Les pluies importantes tombées à partir du 20 septembre ont eu un effet important et durable sur les cours d’eau du périmètre de la Garonne Amont. A titre d’exemple, autour du 25 septembre, le débit de la Garonne est passé de 50 à 450 m3/s en 48 heures.
Les débits sur les grands axes sont désormais bien au-dessus des seuils des débits d’objectif d’étiage[1] et les opérations de soutien d’étiage de la Garonne[1] ont été arrêtées. Le périmètre Garon’Amont reste cependant concerné par des restrictions de prélèvement sur l’ensemble des petits affluents non réalimentés (le Soumès, le Jô, le ruisseau de Bonnefont, le Lanedon)
L’étiage 2020 est donc terminé. Il restera marqué par sa sévérité du fait principalement de la faiblesse des pluies au cœur de l’été. En effet, le cumul des précipitations en juillet-août est le plus faible constaté depuis une soixantaine d’année ! De plus, l’été 2020 a été ponctué par plusieurs épisodes de très fortes températures, qui ont augmenté l’évaporation et les besoins en eau de la végétation. Autre facteur marquant de l’étiage 2020 : la faible couverture neigeuse résultant de l’hiver 2019-2020 a terminé sa fonte dès le mois de juin, ce qui a entraîné un début d’étiage assez précoce, autour du 20 juillet. Le niveau de remplissage des nappes, au niveau des normales, a permis toutefois de limiter l’intensité de l’étiage.
Le SMEAG (Syndicat Mixte d’Etudes et d’Aménagement de la Garonne) qui assure la gestion du soutien d’étiage a ainsi pu mettre à profit la nouvelle convention signée avec EDF le 1er juillet 2020,  avec 40,5 Mm3 déstockés à l’échelle du bassin de la Garonne, lâchés à un débit maximum de 16 m3/s en périodes de pics des besoins. Sur le périmètre Garon’Amont, 5,7 sur les 11 Mm3 conventionnés en 2020 ont été lâchés depuis la retenue d’Oô, ce qui a permis d’éviter le franchissement des seuils de premières restrictions aux stations de Saint-Gaudens, Marquefave et Portet-sur-Garonne.
Sur les affluents de la Garonne, le bilan de l’étiage est assez contrasté. Sur certains comme le Ger à Aspet ou la Louge à Muret, le débit s’est à peu près maintenu. Sur d’autres cours d’eau, le débit est resté de nombreux jours sous le seuil de débit d’objectif, comme pour la Neste à Sarrancolin passée sous ce seuil à 4 reprises entre la mi-août et fin septembre ou l’Arbas à Castelbiague, sous ce seuil pendant près d’un mois à partir de la mi-août. Enfin, pour le Salat à Roquefort, la situation a été particulièrement tendue puisque le débit est descendu ponctuellement sous le seuil de crise [2] le 24 août.
Concernant l’irrigation, les chiffres provisoires fournis par le SMEAG indiquent que près de 33 Mm3 ont été prélevés sur l’aire du Projet de territoire essentiellement entre le 15 juillet et le 15 août. Il s’agit d’un volume supérieur à la moyenne de ces dernières années, ce qui est logique compte tenu des conditions climatiques de cet été. Des mesures préventives volontaires ont été mises en place par certains gestionnaires et certains agriculteurs pour réduire la consommation d’eau :

  • Réduction du débit de la prise d’eau en Garonne pour l’alimentation du canal Saint Martory par le Syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Haute-Garonne (Réseau 31),
  • Organisation par la chambre d’agriculture de tours d’eau sur le Salat.

Ces dispositions ont pu montrer leur efficacité pour retarder la prise de mesures de restrictions.
[1] Débit d’Objective d’Etiage (DOE) : débit de référence au-dessus duquel il est considéré que l’ensemble des usages (activités, prélèvements, rejets, …) est en équilibre avec le bon fonctionnement du milieu aquatique. Seuil déclenchant des mesures de communication/sensibilisation aux économies d’eau du grand public et des professionnels.
[2] Débit de crise : débit de référence en dessous duquel seules les exigences de la santé, de la salubrité publique, de la sécurité civile et de l’alimentation en eau potable et les besoins des milieux naturels peuvent être satisfaites. Seuil déclenchant l’interdiction totale des prélèvements, à l’exception de l’usage eau potable, et des mesures spécifiques pour les canaux.